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CLAVIOTAGES

19 octobre 2007

Hommage à Alfred Jarry

AUTEURS: mab (simplette) dani (pluto)

Chers lecteurs, bonjour!

Nous avons réveillé des amis qui nous sont chers: Le Père et la Mère Ubu.

Loin de nous l'idée d'un quelconque plagiat - nous avons suffisamment d'imagination, et de talent pour éviter cela, à notre avis, mais si, mais si !!!

Mais là.... Une impulsion incohercible et rigolissime...

Donc, en hommage à Alfred Jarry, l'auteur ubuesque...

http://www.nndb.com/people/120/000113778/alfred-jarry.jpg

alfred_jarry

et puis...

Merdre

http://homepage.ntlworld.com/toby.p/images/Merdre.jpg

Les personnages:

Le Père et la Mère Ubu, Simplette, Pluto, et quelques sbires et gougnafiers de passage...

A

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19 octobre 2007

REGIME

MERE UBU (tenant un papier à la main ) : Tenez, mon mari. Lisez ceste missive.

PERE UBU : Q'est-ce là, Mére Ubu ?

MERE UBU : Un avis à comparaitre que j'ai rédigé cette nuit ...

PERE UBU (lisant, horrifié) : Quoi ? Que je me régimente pour fondasser ma guidouille ? Vous nageotez en plein délire et par ma chandelle verte, vous voilà bonne pour Sainte Anne ...

MERE UBU : Que nenni, mon gougnafier. Si vous n'obtempérez pas, vous serez esté en justice, condamné à un régime forcé. Et si vous refusez encore, je ferai quérir la maréchaussée qui vous dégonflera de force votre horrible bedaine.

PERE UBU
: Vous me la baillez belle : cela ne se fait pas entre épousaillés.

MERE UBU
: Si.

PERE UBU
: Non.

MERE UBU
: J'ai rêvassez estrangement cette nuit. Et vous savez que je ne plaisante jamais avec mes songes.

PERE UBU
: Elle est folle ! Elle est folle ! Dîtes moi que je rêve ...

MERE UBU
: ( rigolant) Que Nenni : c'est moi la rèveuse !

PERE UBU
: Ce n'est pas possible, bougresse. Et quel merdre vous a donc esgourdi les oneilles ?

MERE UBU
: Maistre Sarkal Zizi m'est apparu en pensée.

PERE UBU
: Notre ancien Ministre de l'Intériorité du Pilorisme et du Goupillon ?

MERE UBU
: ... dans l'anté-gouvernement de Notre Vénérissime Inocybe : lui même. Tout auréolé de sa nouvelle gloire ... ( l'air vague et songeuse, l'oeil coquin ) Et bronzé ... Hmmmmmm ...

PERE UBU
: Ne révez pas Mère Ubu, achetez vous donc un miroir ...

MERE UBU
: Pfff .. Vous vous prenez pour Apollon, vou ne vous êtes pas vu, vieille panse bouffie ...

PERE UBU
: Mère Ubu, ne gratouillez pas ma fierté ou il va vilainement vous en cuire ...

MERE UBU
: ... D'autant que suite à votre orgie d'Esboutifailles, j'ai du ajouter un trou à votre ceinture. Je ne souhaite pas que vous me pétassiez dans les doigts.

PERE UBU
: Traitresse ! Vous savez bien que vous me prenez par ma faiblesse, on ne peut aller contre les songes, bougre de merdre. Eh bien ... Racontez donc vos lubies nocturnes ...

MERE UBU
: Maistre Sarkal Zizi nous prépare un nouveau décret divin. Amincir les français et recycler toute cette graissouille en vue d'assénir le chaudron à phynances ...

PERE UBU
(approchant sa bedaine de Mère Ubu ) : Vaste programme et je ne vous en veux pas de collaborationner au redressement de notre belle nation.

MERE UBU
(adoucie par les propos de Père Ubu) : Vrai , Vous ferez un effort ?

PERE UBU
( entourant les bras de sa compagne) : Promis !

MERE UBU
: Vous savez, c'est pour votre bien.

PERE UBU
: Et si on allait s'en jeter une ? Je vous invite à prendre une gueuse au mastroquet du coin ...

5 juillet 2007

ESBOUSTIFAILLES

Le réveil sonne. La mère Ubu se dresse illico dans le lit et secoue son mari, éjectant trois bigoudis mauves de sa maigre toison.

PERE UBU   : Ah mais par les cornes du pape, la mère, tu vergeturises mes trompes de noreilles, en clamant à l’aube !

MERE UBU  : Mais mon gros poileux, c’est aujourd’hui la grande esboutiffaille de ton anniversaire !

PERE UBU   : Ah ben voilà une cause qu’elle est bonne, par ma chandelle verte ! On y va, la Mère, rajuste tes bigoudis et va chercher le quartier de bidocharde suspendouillée dans le cellier.

Les deux compères s’affairent donc à leurs préparatifs, tandisse qu’à quelques lieues de là, Simplette s’étire façon chatte en chaleur, près de son pluto qui grogne d’aise…. Et hop !... Censure…

SIMPLETTE : Faut s’activer mon pluto, on nous attend pour une séance de remplissage !

PLUTO       : Schgroumpf… Groaor… Zgarpz !

SIMPLETTE : Bon, je vais sous la douche, si tu n’es pas levé quand j’en sors, je pars toute seule.

Pluto bondit du lit et se prépare. Trois kilomètres avant d’arriver chez les Ubu, ils sentent déjà des odeurs de cuisine qui écoeurent Simplette, mais réjouissent les papilles de Pluto-le-gourmand.

La mère Ubu a le sens de l’argentouillerie et du cristalochon.

La table est affriotée comme un banquet de moines boudinistes affamés d’un jeune assez vieux…

MERE UBU  : ben ma simplette, ta gamelle est bien tristounette, reviens donc faire un tour vers mon blounet à la sauce crapouillarde…

SIMPLETTE : Heu… ça ira, pour moi… Je garde une petite place pour le dessert…

PERE UBU   : Le dessert ! Par ma chandelle verte, mais on en est pas encore là ! Il reste à goûtailler quelques gésiers de zgorniol, puis la ménarde pochardée, puis le hachis de poireautage à la poivronade, et…

SIMPLETTE : (qui devient aussi verte que la chandelle d’Ubu) Ah mé cé que je ne suis point estomaquée comme votre appendice proéminent, je n’aurai point assez de place pour toutes ces tripailles…

PLUTO       : Schgramff… Je mangeouillerai ta gamelle, ma simplette, pas de problème…!

SIMPLETTE : Comment ça ? Ah mé pas question, je ne te souhaite point ventouillu et bedonisant comme Ubu !

PERE UBU   : Ah ça, mé c’est une belle tournaillure de complimentaille que tu me bailles là, ma simplette. C’est pardisse la plus gouaillante bedaine que la mienne !

Simplette ne moufte queue d’ale… Elle zieute sa gamelle, et pense que cette boustifaille calmerait l’affamage de tout un régiment.

Puis le dessert arrive… Simplette retient sa poumonade pendant un moment…

SIMPLETTE : OOhhhh ! C’est super parlant pour les mirettes, mais qu’est-ce ?

MERE UBU  : Goûtes-zy d’abord, je te bavasserai la recette après…

Simplette entame le gros tas mou, mauve et blanc servi dans son assiette…

SIMPLETTE : Oh la la ! C’est sublime !

Père Ubu, qui a été privé de bougie, pour cause de mollesse gélatineuse du dessert, se jette goulûment sur son assiette. Pluto attaque aussi avec ferveur, et Mère Ubu les regarde s’empiffrer se grattant la tête que les bigoudis ont irritée, et avec la béatitude d’un artiste à expo réussie.

SIMPLETTE : Bon anniversaire, Père Ubu… Au fait, quel âge cela vous fait-il ?

PERE UBU   : J‘ai point d’âge, ma simplette, Tant qu’on me gardera en méninges, et qu’on m’aimera, je serai là. Trinquons à la mémoire de mon père, Alfred Jarry, plutôt qu’à moi.

PLUTO       : Alors pourquoi cette fête ?

PERE UBU   : Pour s’en mettre plein la panse, avec des amis adorés, bien qu’un peu rechignards au gras double, et pour donner à Mère Ubu, l’occasion d’exprimer ses talents.

Ainsi parla le Père Ubu, qui cause juste.

(rideau)

c

4 juillet 2007

TRAIN TRAIN

Simplette va chercher son chéri, Puto, à la gare de Tigre. Elle entre dans le hall et cherche sur quel quai arrive le train. Quai A236TRD789GCKLS683 ; Bon… Elle se récite au moins 5 fois le nom, et  s’enfile dans le couloir qui mène aux quais.

SIMPLETTE   : Pardon, Monsieur le contrôleur, pouvez vous me dire où se trouve le quai A236TRD789GCKLS683, s’il vous plait ?

CONTROLEUR : Mâdââme, je ne suis pas contrôleur.

SIMPLETTE    : Ah, pardonnez moi ! Mais vous pouvez sans doute me renseigner quand même ?

CONTROLEUR : Mais bien sûr, Mâdââme. Vous allez tout droit jusqu’au marchand de journaux, là vous prenez l’allée de droite, sur laquelle vous trouverez un passage souterrain qui vous amènera sur le quai ZMT6938VG7412JTRP. Vous suivez ce quai jusqu’au bout, et là, vous trouverez un autre passage souterrain qui vous mènera au quai VBN238DERT698TY. Vous tournez tout de suite sur votre gauche, et là, vous trouverez votre quai.

SIMPLETTE     : Heu, vous pouvez répéter, s’il vous plait ?

CONTROLEUR : Mâdââââme !!!! D’autres personnes attendent, il fallait écouter ce que je vous disais, c’est pourtant simple !

Simplette remercie et continue son chemin. Elle demandera à quelqu’un d’autre, voilà tout. Alors c’est avec une horreur grandissante qu’elle s’aperçoit qu’elle a oublié le nom du quai. Forcément, c’est de la faute de ce contrôleur qui lui en a cité d’autres.

a

******

Pendant de temps là, Pluto, qui est arrivé, attend assis sur un banc. Il est très inquiet, non pas du retard de simplette, mais de le la suite… Il doit emmener sa chérie au bal, et à cet effet, s’est exercé au tango. Deux pas en avant, un en arrière… Il se lève, et s’entraîne sur le quai. Il arrive vite au bout du quai, et se demande, inquiet, si la salle de bal sera assez longue pour toute une danse. Forcément, on avance plus qu’on recule. Il se rassoit, et commence à râler en lui-même du retard de Simplette. Quand soudain…

PLUTO         : Ah ! Ben te voilà enfin ! Tu te rends compte ! Tout ce temps à t’attendre !

SIMPLETTE : Mais mon Pluto, tu sais bien que le temps est relatif…

Pluto digère cette vérité en silence, l’air assez grognon…

SIMPLETTE : Alors, tu es prêt à aller danser ? Tu as révisé ta leçon ?

PLUTO         : Ah que oui, je suis à présent le meilleur danseur de toute la création.

SIMPLETTE : Bon… On va faire un petit essai, là… Aller, je chante…

Voilà Simplette et Pluto sur le quai, enlacés, et Simplette se met à fredonner un air de tango, et c’est parti… Au bout d’un petit moment, rien ne va plus…

SIMPLETTE  : Pluto, tu dois suivre la musique ! C’est important, le temps, pour les pas !

PLUTO         : Oh, ma Simplette, tu sais, le temps est relatif…

a

(Rideau)

a

19 juin 2007

A la banque

A

Petite saynette inspiré d'un fait réel  arrivé pas plus tard que quelques jours

A

MERE UBU : Hola, Serf Viteur de la phynance.

SERF VITEUR : A votre service ...

MERE UBU : J'ai un compte ouvert chez vous et ordre de PERE UBU de retirer céans, 755 Caquouilles ...


SERF VITEUR : Désolé, Madââââme. Cela n'est pas possible.


MERE UBU : Je n'en crois pas mes oneilles. Que me baillez vous là ?

SERF VITEUR : Il faut se rendre à l'Agence centrale, Madâââââme ! Ici, nous ne délivrons pas de caquouilles.

MERE UBU : Par la barbichette du Saint Escogriffe ! Etes-vous un entrepôt à Caquouilles, oui ou merdre ?

SERF VITEUR : Induitablement : oui.

MERE UBU : Et on ne peut remplir son escarcelle par des espèces sonnantes et trébuchantes ?

SERF VITEUR : Induitablement : non.

MERE UBU : Vous m'ébaudissez le fion. Et pourquoi cela ?

SERF VITEUR : Par sécurité, Madââââme. Il faut passer à l'Agence Centrale pour ces opérations. Pour remplir votre escarcelle, utilisez donc nos distributeurs.

MERE UBU : Ah ? C'est bien, expliquez moi cela.

SERF VITEUR : De suite, Madâââââme : vous pouvez retirer juqu'à 350 Caquouilles par semaine jusqu'à une somme globale de 400 Caquouilles par mois ...

MERE UBU (après avoir longuement réfléchi) : Euh, j'ai le ciboulot un peu rouillé, mais en calculant, vous me dîtes - arrêtez moi si je me trompe - que 350 fois 4, cela fait 400 ?

SERF VITEUR : Oui, Madâââââme.

MERE UBU : ??????

SERF VITEUR : ... c'est la réponse donnée par Maistre Ordinateur. Je ne suis qu'un modeste exécutant, Madâââââme.

MERE UBU : (à part : Oh, le sac à merdre que ce gougnafier!) Si vous ne pouvez rien faire, Pére UBU va aller lui dire deux ou trois mots à Maiste Ordi! Je demande céans un rendez-vous.

SERF VITEUR : Ce n'est pas possible, Madââââme. Il faut lui parler par nid-meille qui intercèdera pour répondre à votre demande.

MERE UBU : Et ce nid-meille, je peux le voir quand ?

SERF VITEUR : Ce n'est pas quelqu'un que nous pouvons voir, Madâââââme. Il faut utiliser La Procédure.

MERE UBU (excédée par tant de tracasseries) : Eh bien monsieur, vous savez où vos pouvez vous les mettre, vos 755 caquouilles que vous me refusez ?


SERF VITEUR :Je sais bien Madâââââme : j'en ai déjà rempli toute une caisse depuis ce matin !

(rideau)

A

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19 juin 2007

Pédaler dans la chourtougue

A

(Simplette s'introduit au petit matin dans la demeure "Home Sweet Kok'home" de Père et Mère UBU. Elle gratte la panse de Père UBU qui ronfle comme un sonneur )

SIMPLETTE : alors, père Ubu, pas de réponse?
Inspiration pédalant dans la chourtougue?

(Simplette secoue Mere UBU)
SIMPLETTE : Et vous, mère Ubu?
Seriez vous malade?
Une ankylose de la claviote?

(Rien ne bouge, si ce n'est que Mère UBU se met elle aussi à ronfler et Père UBU y va de plus belle.)
SIMPLETTE : personne... le vide...
Je vé me pendouiller à la première pendouillère...

(Elle réfléchit un temps, sur le pas de la porte )
SIMPLETTE : cé le viquaine, j'y pense !!!
p'tête ben partis au mont Saint Mi-Sel

(Un moment se passe. Père UBU se réveille en sursautant. Il secoue son épouse )
PERE UBU : Eh, la mère! Il est temps de se lever. C'est ouiquende aujourd'hui!

MERE UBU : Oh la peste de bonhomme! Tu me coupes dans mon rêve, gros balourd !

PERE UBU : moi aussi, j'ai rêvassé estrangemment : tu connais la recette de la chougroute aux deux pédales inspirées ?

MERE UBU : non, mais j'ai envie d'ankylose à la claviote ...

PERE UBU : eh bien, pour ce ouiquende, si on allait au Mont Saint Mi-Sel ? Il y a là bas de péteux hostels où il doit y avoir ces plats.

(Simplette du pas de la porte regarde Père et Mère UBU se réveiller. Ils ne la voient pas, car elle est dans la pénombre)

SIMPLETTE : Il a déjà un gros ventre (poilu, mais chuttt !!!) et il veut encore manger...
Il va exploser, BOOOOM !!! et le monde sera en deuil.
A la réflexion, pas TOUT le monde - moi puisqu'il n'y a que (presque) moi qui rend visite à ces deux là ...
Les autres préfèrent les pipaillons en réssamic, la vie sintimitale de machproute, ou les boyaux tortueux des zordis, sans doute... mais pas sûre...
chacun dans son glob à fantasmagorer sans doute, mais pas sûre ...

(Père UBU vient d'apercevoir Simplette)
PERE UBU : Si t'es pas sûre de rien, tu peux pas la fermer? Avant que je n'explose?

(Simplette s'enfuit en courant)
SIMPLETTE (au moment de sortir) : Longue vie à toi, ô roi de l'absurde !

(Rideau)

A

19 juin 2007

PARLOTTES INTIMES

PERE UBU : Dis moi donc, ma moitié, t’as pas envie d’aller au Mont Cinq Mi-sel ?

MERE UBU : Tu barjottes, mon balourd, on en revient.

PERE UBU : Oui, je sais, j’ai pas encore la mémoire en chourtougue, je parle de s’y répandre avec nos accommodements, en longévité.

MERE UBU : Tout tringbalotter là bas ? Tu yoyottes de la touffe !!!

PERE UBU : Par ma chandelle verte, titilles donc tes méninges… Voilà septante fois que je te convoie dans ces lieux. Alors pourquoi pas s’y convoyer dans l’ensemble ?

MERE UBU (silencieuse un moment) : D’abord, la mer, elle est pas toujours là, faut y croire…

PERE UBU : Le Mont Cinq Mi-sel est bastidé pour la croyance.

MERE UBU : Et puis faut monnayer trébuchant la bastide d’ici, pour remonnayer trébuchant la bastide de là bas…. Bien de gratifougnages, en somme…

PERE UBU : ça c’est sûr que si t’agrées pas les gratifougnages, faut te résigner à stagner ferme ici.

MERE UBU (posant sa main sur la panse de son mari) : Si tu te sens en capacité de ficeler tout ça dans la bonne ambiance, j’agrée.

PERE UBU : Moi, que nenni ! C’est la simplette qui va s’escagasser avec les grafitougnages.

A

(rideau)

A

SIMPLETTE ( qui frappe à la porte de ses amis ) : « Toc toc toc. »

PERE UBU :  Qui qu’est là ? Qui qui frappe à ma porte ? 

MERE UBU : Mais tu sais bien que c’est la Simplette, grand escorgniaud, pisqu’on lui à dit de rappliquer dare dare pour cause de bastide ! 

PERE UBU : Ah mais ça, la Mère, c’est toujours ce qu’on bavasse céans, quand une ouaille quelconque cogne aux enjolivures.

MERE UBU : (elle soupire comme une machine à vapeur en cours d’expiration) : Tu t’emberlificotes toujours dans des mondanités superflues.

SIMPLETTE ( qui entend des discutailles derrière l’huis clos, se décide à recogner ) : « Toc toc toc. »

PERE UBU : (qui commence une petite colère, et devient un peu plus rouge que d’habitude) : Mais c’est quelle a de la constance dans le démolissage, cette simplette…

MERE UBU : Si tu décides à rouler ta bedaine vers la chevillette, la bobinette cherra ! 

Le père Ubu obtempère sur l’instant, et Simplette entre enfin dans la maison.

MERE UBU   : Bonjour, ma Simplette, te v’là donc en toute fringance, dans d’estranges affutiaux ! 

SIMPLETTE : Bonjour la Mère Ubu! Je viens comme prévu, vous aider si je peux…

MERE UBU  : Demandes donc voir au Père Ubu qu’y te mette au parfum, il a la cervelle moins enclavée que la mienne, pour les choses de caquouilles.

Simplette se tourne vers Ubu qui torture sa narine droite avec son petit doigt gauche.

PERE UBU  : Ah, simplette, tu te rappliques au bon moment… Nous avons dans le ciboulot de nous establir au Mont Cinq Mi-sel.

Simplette saute de joie en battant des mains comme une lavandière du Portugal.

a

SIMPLETTE : Oh quelle bonne idée, cela a toujours été mon rêve ! »

MERE UBU  : Mais mon gros benêt de mari, il ne veut pas se bouger d’un iota son popotin… Une panse bien remplie, mais panse qui ne pense… qu’à la sienne.

Le père Ubu va pour lever la main sur mère Ubu.

a

PERE UBU    : Ventrebleu, sais tu bien à qui tu t’adresses, drôlesse ?

Simplette, s’interposant…

a

SIMPLETTE   : Holà ! Holà ! Vous n’allez pas vous escagacer ! Dites plutôt ce que je peux vous fricoter.

a

PERE UBU    : Nous ne faisons plus confiance à Maîstre Ordi pour gérer nos caquouilles, si tu pouvais nous establir un plan de phynance…

SIMPLETTE   : Ah mais… heu… La phynance, je n’y connais pas grand-chose !

PERE UBU    : Moi je m’en balance et m’en tamponne le troufignard, mais si tu craques aux jointures de la phynance, nous v’là les cuisses propres !

a

SIMPLETTE : Ce que je peux vous proposer, c’est de trouver un acheteur pour cette maison, et vous en trouver une autre au même nombre de caquouilles, au Mont Cinq Mi-sel.

a

PERE UBU    : Topes là, la simplette, l’arrangement me soulage la panse d’une tonne de cochonnailles mal digérées !

a

Tout le monde est content et simplette s’en va, les joues humides de bisous…

(rideau)

Le Père et la Mère Ubu, accompagnés de simplette, arrivent au Mont Cinq-Mi-sel pour visiter une maison que simplette a choisi peur eux. Ils descendent de voiture…

PERE UBU    : C’est quoi, ça, simplette, la cabane pour les lapins mixomatoseux ?

SIMPLETTE  : Ah bé non, c’est la maison !

PERE UBU    : (devenant d’un rouge explosif) Tu cherches quoi, hein, ma fille ? A nous estouffer dans des rabicoins rétrécis ? A nous spolier les poumonades ?

MERE UBU    : Mais vas donc z’y voir dedans pour zyeuter les espaces avant de râler dur sur la simplette !

Le père Ubu se dirige vers la porte, et essaie vainement d’y entrer. Sa grosse bedaine fait obstruction à la dimension établie par l’architecte (certainement un monsieur mince, se dit simplette en elle-même et en navrance.)

PERE UBU    : Par ma chandelle verte, simplette, tu me bailles là une maison de nain au régime maigrelet depuis la guerilla de cent ans !

SIMPLETTE : Désolée, Père Ubu, mais les bastides coûtant ici, sonnant trébuchant 6 fois plus de caquouilles qu’en vos pénates actuelles, j’ai dû me rabattre sur 6 fois plus petit… Logique, non ?

Le père Ubu, un tantinet esbaudi par la déclaration logique, zyeute en connivence sa moitié…

PERE UBU    : Ben si le Mont Cinq Mi-sel est en surexploitation caquouillère, m’est avis de conserver plutôt la bastide séante, adéquate aux exigences respiratoires de nos bedaines épanouies.


La mère Ubu acquiesce du bonnet. Le Mont Cinq Mi-sel restera un rêve pour les soirs de veillée, avec en accompagnement les ronflements du Père Ubu. Sa musique préférée.

a

(rideau)

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